Le Bolchevisme

en tant que principe d'initiation au mal

Sergueï Prokofieff (1)

Si l'on regarde au sein du vingtième siècle et que l'on examine les diverses formes que le mal a prises au cours de celui-ci pour se manifester au sein de l'humanité, l'esprit s'arrête sur le phénomène du Bolchevisme et sur la nécessité de le comprendre, non seulement dans son aspect extérieur, mais aussi dans une perspective occulte. Dans ce siècle, en effet, ce fut le Bolchevisme — avec le nazisme en Allemagne — à provoquer la souffrance à un niveau quasiment inconcevable et la mort à un nombre immense de personnes. Pour cette raison, on peut le considérer comme l'une des plus puissantes manifestations du mal au vingtième siècle.

Dans cet article, toutefois, le Bolchevisme sera examiné non pas comme un phénomène historique extérieur, mais comme une impulsion du mal qui entre dans notre monde à partir d'une sphère métahistorique (à partir d'un royaume qui est au-delà de l'histoire), comme une impulsion spirituelle venant entraver le cours juste de l'évolution humaine. Si nous remontons à ses sources historiques, avec l'aide de la science de l'esprit, nous arrivons au septième siècle et, pour être précis, à cette année particulière qui correspond au nombre indiqué par l'Apocalypse de Jean comme le “ nombre de la Bête ” ( Apocalypse 13 , 18).

Naturellement cette manière de nous rapprocher de ses origines peut sembler étrange à quiconque se trouve aujourd'hui en dehors des milieux antroposophiques. Effectivement, on ne peut pas discerner ce lien entre le Bolchevisme — comme un phénomène des plus significatifs de notre temps — et le septième siècle sans l'aide des résultats de la recherche scientifico-spirituelle de Rudolf Steiner. Néanmoins, une fois qu'ils ont été obtenus, ces résultats peuvent fournir la base dans ce domaine d'une investigation ultérieure pouvant jeter un nouvel éclairage sur un phénomène du vingtième siècle tel qu'est, précisément, le Bolchevisme.

Une compréhension occulte de ce phénomène est particulièrement nécessaire à notre époque, parce que l'écroulement extérieur du régime communiste en Russie n'a absolument pas amené la disparition des forces profondes qui l'ont nourri sur la scène de l'histoire. Nous devrions penser sur ce point, non seulement à la Chine ou à la Corée du Nord, mais aussi aux nombreux pays du Tiers Monde dans lesquels il y a des partis politiques actifs qui, dans le passé, ont considéré le marxisme et le Bolchevisme (léninisme) comme une alternative parfaitement possible pour le futur de l'humanité. En dépit de l'énormité de l'expérience bolchevique réel au vingtième siècle, cette conviction continue à exister soit dans la Russie même, soit dans de nombreux autres pays. Mais il y a plus: le phénomène du Bolchevisme peut être retrouvé dans d'autres événements actuels, dans lesquels il ne semblerait pas se trouver extérieurement au premier plan, mais dans lesquels il continue pourtant à agir cependant sous la surface comme une force-guide. Les tragédies des Balkans et de Tchétchénie ne sont que quelques exemples de ces derniers temps.

D'un autre côté, si le Bolchevisme — en tant que la manifestation la plus destructrice du mal au vingtième siècle — doit être réellement surmonté, le premier pas à effectuer dans cette direction, d'un point de vue scientifico-spirituel, est celui de le comprendre spirituellement. Le premier pas pour le surmonter, en effet, ne peut être fait qu'à l'intérieur d'une âme humaine qui aspire à une vraie connaissance de soi. Car seul celui qui a vaincu en lui les forces du Bolchevisme au sein de sa propre âme, ne succombera jamais à son influence, quelles que soient les formes vénéneuses et dissimulées dans lesquelles il puisse se manifester dans notre temps, ou dans le futur. En outre, une personne de ce genre sera en mesure de distinguer sans faute ce qui se trouve réellement aux racines du Bolchevisme, même dans la plus complexe des situations historiques — à savoir ces vénéneuses manifestations de ce même phénomène archétype du mal apparu au vingtième siècle, sous la forme du Bolchevisme. Dans son essence primordiale, en effet, le mal ne fait pas partie du monde naturel qui entoure un être humain ou de l'environnement social avec lequel il est en relation, mais c'est un phénomène qui tire son origine de l'âme humaine elle-même et qui, à partir de cette source, entre dans tout le reste, dans le monde de la nature et dans la réalité sociale. C'est ceci la raison pour laquelle, une compréhension réelle du phénomène du mal, qui s'est manifesté dans le Bolchevisme historique, n'est possible qu'avec l'aide d'une science de l'esprit moderne, qui permet de discerner en lui quatre niveaux possibles ou aspects; et c'est seulement si ceux-ci sont analysés comme une totalité que nous serons en mesure de nous approcher d'une vraie révélation de ses sources historiques et métahistoriques.

Le premier de ces niveaux est celui historique; le second est celui dans lequel apparaissent, sur la scène historique extérieure, des intérêts politiques occultes de confraternités secrètes déterminées d'Occident (des pays anglophones), en particulier immédiatement avant et durant la Premier Guerre mondiale; le troisième niveau, qui peut être décrit comme le niveau métahistorique, relie le phénomène du Bolchevisme avec d'importants événements spirituels du septième siècle; enfin, le quatrième niveau révèle le mystère de certains êtres démoniaques du monde suprasensible à l'oeuvre dans le phénomène du Bolchevisme lui-même, et qui sont en train de faire tout effort possible pour entraver le juste cheminement de l'évolution humaine.

Le premier niveau: le développement historique du Bolchevisme.

Le développement historique du Bolchevisme en Russie est directement associé à la tragédie de la Première Guerre mondiale, qui fut à l'origine de presque tous les malheurs principaux de l'humanité au vingtième siècle. Rudolf Steiner fit donc des efforts considérables pour en découvrir les causes et, dans de nombreuses occasions lors de ses conférences, il décrivit dans les détails les événements qui en furent à l'origine. Dans ce contexte, nous ne pouvons pas nous occuper de tout le vaste matériau que Rudolf Steiner exposa en relation avec un tel événement; il suffit de dire que des nombreux faits et documents historiques qu'il cita, si l'on intègre l'ensemble au moyen d'une juste compréhension des faits à partir de la science de l'esprit, on a un éclairage complètement nouveau sur ce qui arriva, au point même que des événements qui sont généralement familiers, y sont présentés dans un aspect absolument différent de celui donné par les comptes rendus historiques officiels encore avancés de nos jours (2) .

Au début du vingtième siècle, il y avait en particulier deux puissances qui désiraient une grande guerre en Europe. Avant tout la France qui, depuis sa défaite dans la guerre contre la Prusse en 1870-71 (un événement qui fit naître l'Empire allemand des Kaisers), désirait se venger et surtout à cause de l'annexion de son ex-territoire de l'Alsace et de la Lorraine. La seconde puissance était la Russie, où il y avait un parti fort, favorable à la guerre, un parti né du courant panslave, dont les bases se trouvaient dans un document aux origines mystérieuses qui par la suite devint connu comme le pseudo-testament de Pierre Le Grand (3) . Les membres de ce parti avaient l'objectif de faire leur possible pour instaurer dans le Sud-Est de l'Europe une confédération de peuples slaves sud-orientaux à opposer au reste de l'Europe. Ces objectifs étaient toutefois contrariés par l'Empire Austro-Hongrois, qui devait s'effondrer pour faire en sorte que les nations slaves de la monarchie danubienne qui appartenaient à celle-ci et qui étaient sous son influence, pussent s'unir en une union panslave sous la direction de la Russie.

Une troisième puissance européenne qui joua un rôle décisif immédiatement avant la guerre fut la Grande Bretagne, un pays qui à cette époque avait une immense influence sur toutes les relations politiques en Europe et surtout sur le fait que prévalût la guerre ou la paix. En effet, la Grande Bretagne était en situation d'empêcher cette guerre, mais pour diverses raisons politiques, elle ne voulut pas le faire (4) . Au centre de l'Europe, il y avait l'Empire Allemand, qui vivait dans la crainte permanente d'être pris en tenaille, et, par conséquent, de se voir contraint à combattre sur deux fronts, en même temps, à l'Est et à l'Ouest. Telle était la situation politique et militaire en Europe à la veille de la Première Guerre Mondiale.

Avant tout cela — en 1895 — Helmuth von Moltke rejoignit le palais du Tzar à Saint-Pétersbourg, en tant qu'envoyé du Kaiser allemand. Sa mission était de remettre à l'Empereur de Russie un tableau, sous lequel il y avait la légende: “  Nations d'Europe, préservez votre propriété sacrée  ”. Ce tableau représentait les âmes des divers peuples de l'Europe chrétienne, réunies sous l'apparence de robustes jeunes filles revêtues de l'armure et armées d'épées, sous le signe de la Croix. Elles étaient réunies sous la direction de l'Archange Michel contre un péril sino-mongol qui s'approchait depuis l'Est, représenté par une figure assise immobile sur un nuage dans la position du lotus et sous elle, on voyait des villes européennes en flammes ou détruites. Cette image représentait une vision des nations chrétiennes de l'Europe complètement différente de celle qui se fit jour en août 1914 (5) .

Comme nous l'avons déjà dit, un parti favorable à la guerre, très actif, s'était progressivement formé en Russie à partir du mouvement panslave (6) qui agissait consciemment pour qu'éclatât une guerre en Europe. Pour atteindre leur objectif, les membres de ce parti s'efforçaient d'exercer une pression politique et morale croissante sur le faible Tzar. Toutefois, dans l 'entourage (en français dans le texte, ndt) immédiat de Nicolas II, il y avait à cette époque une personnalité qui, à cause de son influence sur le Tzar, s'opposait dans une mesure croissante à leurs plans. C'était Raspoutine. Ce n'est pas le lieu ici de caractériser de manière plus précise ce personnage fortement ambigu. Qu'il suffise de souligner deux de ses caractéristiques: sa dévotion incontestable au Tzar et ses facultés clairvoyantes, quoique de nature atavique. Ces facultés permettaient à Raspoutine de déterminer sans faute qui, dans l' entourage immédiat du Tzar était fidèle à celui-ci et qui ne l'était pas, mais elles influençaient aussi les conseils qu'il donnait au Tzar en lui recommandant des personnes pour occuper les divers postes de gouvernement, des choix qui se révélèrent cependant souvent absolument inadaptés. Raspoutine était dirigé en cela par un critère complètement différent — leur profonde fidélité au Tzar. Si l'on ne prend pas cela en compte, les nominations faites par le Tzar sur le conseil de Raspoutine apparaissent effectivement complètement insensées et même dommageables, comme l'affirment la majorité des historiens, qui n'évoquent que son influence négative sur les affaires du gouvernement. Toutefois, Raspoutine avait profondément raison dans le sens que, dans l' entourage immédiat de Nicolas II, il y avait réellement beaucoup d'individus — spécialement parmi ceux qui adhéraient au parti de la guerre — qui lui étaient infidèles, dans la mesure où il y avait des membres de la Loge Maçonnique française “ Le Grand Orient de France ” qui, en accord avec leur serment maçonnique, étaient contraints de représenter les intérêts de la France et à les mettre au-dessus de ceux de la Russie. Pour de tels individus, Raspoutine représentait un obstacle important et par conséquent, peu après, ils firent une première tentative d'attenter à sa vie (7) . Pour se rétablir de ses blessures, Raspoutine — qui était vivant par miracle — fut contraint de retourner dans son village natal dans le Nord de la Russie.

À ce moment, la France annonça une mobilisation générale et le parti panslave, profitant de cette situation et de l'absence de Raspoutine à la cour, commença à demander au Tzar de procéder également à une mobilisation générale analogue pour la Russie. Les tragiques événements des Balkans fournirent un terrain très favorable pour cela. Et à peine cela se produit-il que surgit immédiatement en Europe cette situation que l'Allemagne avait redoutée depuis le début comme le pire cauchemar pour elle: la guerre sur deux fronts. En conséquence, il y eut là aussi une mobilisation générale. La guerre en Europe fut inévitable à partir de ce moment.

Quand, dans le Nord de la Russie, Raspoutine apprit l'ordre de mobilisation générale de Nicolas II, il lui adressa cette fameuse lettre, dans laquelle il se référait à la guerre contre l'Allemagne comme le plus grand malheur qui pût arriver à la Russie [à signaler d'ailleurs que l'Impératrice russe était allemande, ndt] et il poursuivait en donnant une description détaillée de son expérience clairvoyante de la Russie future qui baignait dans une mare de sang (8) . Si on lit cette lettre aujourd'hui, on ressent la nette impression que ce qui fut révélé par son auteur dans sa vision prophétique, ce ne furent pas tant les horreurs et les calamités de la Première Guerre Mondiale mais plutôt les horreurs et les calamités de la Révolution bolchevique et de la Terreur rouge qui dépassèrent largement les premières dans leur énormité.

Ainsi le parti de la guerre avait-il obtenu ce qu'il voulait. Comme résultats des événements militaires et de la crise politique que ceux-ci déterminèrent en Russie, l'Empereur russe fut acculé à abdiquer en ouvrant ainsi la voie au parti de la guerre.

Pourtant — malgré quelques succès initiaux — la situation sur le front russo-allemand était, en 1917, dans une impasse. En de nombreux points, l'activité militaire était bloquée. Les soldats russes et allemands étaient en train de jeter leurs armes et de fraterniser ouvertement parce qu'ils ne trouvaient plus aucun sens dans cette guerre fratricide. En un tel moment, l'unique pas politique sensé pour la Russie, aurait été de conclure une paix séparée avec l'Allemagne. Seul cela aurait été en accord avec ses vrais intérêts et — pourrions-nous dire — ses intérêts vitaux. Toutefois cela n'eut pas lieu. La raison en fut, comme nous l'avons souligné, la très grande majorité des adhérents au parti de la guerre, qui était monté au pouvoir (ce qu'on a appelé le gouvernement provisoire), étaient membres de la loge dont nous avons parlé du “ Grand Orient de France ”; et quand ils avaient été admis dans cette loge, ils avaient juré de placer les intérêts de la France au-dessus de tout le reste. En France, la crainte majeure, c'était celle d'une paix séparée entre l'Allemagne et la Russie, d'autant plus que dans ce cas, l'Allemagne aurait pu transférer son armée orientale sur le front occidental [qui se trouvait dans le Nord de la France, il ne faudrait pas l'oublier, ndt] et donc constituer une menace militaire pour la ville de Paris même; et cela ne devait pas arriver, quoi que cela coûtât. En résultat, contrairement aux vrais intérêts de la Russie, cette guerre absolument insensée contre l'Allemagne, devait être menée “ jusqu'à sa conclusion la plus amère ”. De cette façon, le nouveau gouvernement russe — en cherchant par tous les moyens de continuer cette guerre — trahit littéralement la Russie.

Cette poursuite artificielle de la guerre par tous les moyens possibles, amena toutefois une situation politique quelque peu particulière en Russie même. L'aspiration générale du peuple russe à la paix était en effet toujours plus accompagnée des espoirs des paysans — qui à cette époque constituaient la majorité de la population du pays — dans une réforme agraire générale immédiatement après la fin de la guerre (une telle réforme avait déjà été discutée à la Douma, avant la guerre sur proposition d'un parti du centre).

Dans ce climat généralisé d'attentes et d'espoirs, les mots de “ paix ” et “ terre ” avaient le pouvoir d'exercer un effet vraiment magique et alléchant sur un grand nombre de Russes. Les Bolcheviks ne manquèrent pas de profiter immédiatement de cet état des choses et dès le début, ils mirent ces deux mots au centre de leur propagande. Mais sur leurs lèvres pourtant, ces deux mots n'étaient rien d'autre que des slogans de propagandistes à bon marché. Quand ils parlaient de “ paix ”, en effet, les Bolcheviks avaient en tête une guerre civile encore plus sanglante et la Terreur Rouge qui suivit et quand ils parlaient de “ terre ” ils avaient en vue un “ communisme de guerre ” qui provoqua une famine sans précédent dans le Sud de la Russie, suivie de l'anéantissement des paysans russes, une grande partie desquels furent simplement exterminés et le reste amassé de force dans des entreprises collectives d'État. Telles furent les conséquences réelles de la promesse “ terre et paix ” faite au peuple par les Bolcheviks.

On pourrait donc dire que les Bolcheviks furent capables, par un coup de génie diabolique, d'exploiter une terrible crise politique que la guerre mondiale avait ouverte en Russie. Sans la guerre, en effet, Lénine et ses partisans n'auraient jamais été en mesure de prendre le pouvoir. Rudolf Steiner eut donc profondément raison en se référant aux Bolcheviks comme ayant reçu l'héritage de la plus grande parmi les tragédies d'Europe — la Première Guerre Mondiale.

Le second niveau: les intérêts des confraternités secrètes occidentales derrière la scène de la Première Guerre mondiale.

Dans des conférences données avant la Première Guerre Mondiale, Rudolf Steiner se référa en de nombreuses occasions aux intérêts politiques occultes particuliers de confraternités secrètes de l'Occident anglophone (9) . L'orientation de leurs intérêts est confirmée par une carte géographique de l'Europe publiée en Angleterre dans les années quatre-vingts du dix-neuvième siècle, à laquelle Rudolf Steiner fit référence en plusieurs occasions. Sur cette carte, l'Europe était plus ou moins représentée telle elle émergea ensuite à l'issue de la Première Guerre Mondiale (10) . Sur le territoire de la Russie, il était marqué “ désert ”, un lieu pour de futures expérimentations sociales.

Un nombre suffisant d'études ont été publiées au jour d'aujourd'hui, qui fournissent des preuves documentées sur le fait que la Révolution bolchevique fut financée par de l'argent occidental, en particulier des financiers américains et britanniques, sans l'assistance économique desquels, la réalisation de l'expérimentation aurait été quasi impossible (11) .

Quiconque a grandi en Union Soviétique a dû se familiariser avec le livre d'histoire du Parti Communiste. On y apprenait non sans surprise que tout de suite après avoir pris le pouvoir les “ nobles et honnêtes ” Bolcheviks, sous la direction de Lénine, avaient restitué une partie importante de l'argent qu'ils avaient reçu, pour faire avancer la Révolution, aux capitalistes qui les avaient aidés. Ceci et d'autres choses encore indiquent l'intérêt évident de confraternités occultes occidentales dans le succès, en Europe orientale et en particulier en Russie, de la fameuse “ expérimentation socialiste ”, qui coûta à la Russie et à d'autres nations de l'ex-Union Soviétique — selon les dernières données — plus de cent millions de vies humaines.

Dans ces conférences, en particulier celles données pendant la Première Guerre Mondiale, Rudolf Steiner s'est référé en diverses occasions aux plans de ces confraternités occidentales et à ce qu'elles projetaient à l'égard de la Russie (12) . Selon lui, leur objectif était (et reste encore aujourd'hui) celui d'empêcher par n'importe quel moyen à leur disposition tout développement qui contribue à former la Sixième époque post-atlantéenne de civilisation — une époque à caractère slave —, de manière telle que le principe du Soi spirituel ne puisse jamais s'incarner dans l'humanité. De cette façon, l'Âme Consciente, dans sa forme la plus matérialiste — comme elle a été diffusée au niveau mondial par les confraternités occultes — serait conservée pour toujours. En outre, leur autorité politique occulte serait également et incessamment maintenue sur l'humanité — une autorité politique pour laquelle elles se sont battues dès le commencement de leur existence et qui, de nos jours, est appelé le Nouvel Ordre Mondial. La méthode par laquelle ces loges occidentales atteignent leur objectif principal consiste dans la diffusion, non seulement du matérialisme, mais d'un super-matérialisme , à savoir d'un matérialisme qui n'est pas tant une nouvelle idéologie que quelque chose qui imprègne totalement l'ensemble de la vie humaine, la religion et l'occultisme inclus (13) . “ Elles veulent supermatérialiser le matérialisme lui-même, pour introduire dans le monde encore plus de matérialisme qu'il n'en a déjà été introduit par le résultat du développement naturel de l'humanité au sein de la Cinquième époque de civilisation post-atlantéenne ” (14) . Ce que cela veut dire en pratique peut être expérimenté aujourd'hui non seulement par la Russie mais par toute l'Europe dans le sens d'un appauvrissement de toutes les valeurs spirituelles au moyen de l'invasion omniprésente de l'américanisme.

Si toutefois ces loges occidentales devaient réellement atteindre leurs objectifs, l'évolution terrestre, dans son ensemble, prendrait une direction totalement différente de celle voulue à l'origine par les bonnes puissances spirituelles.

Ces intentions obscures des confraternités occidentales sont distinctes des vraies tâches spirituelles et culturelles des peuples anglophones, tâches qu'il est de leur responsabilité de réaliser au sein de l'humanité parce qu'ils sont les représentants principaux de l'Âme Consciente à l'époque moderne [comme aussi tous ceux qui adoptent l' american way of life , en particulier au sein des structures scientifico- et technico-industrielles modernes. ndt].

D'autre part, dans les confraternités secrètes dont nous avons parlé, ces peuples-ci ont peut-être leur ennemi le plus dangereux, représenté par ces confraternités, sur ce cheminement d'accomplissement de leur mission. Pour cette raison, il est d'une importance particulière que les Anthroposophes qui vivent dans ces pays anglophones, soient au courant de leurs plans politiques occultes et qu'ils les comprennent d'un point de vue scientifico-spirituel.

Le troisième niveau: les courants occultes de l'histoire dans la fondation du Bolchevisme.

Pour s'approcher encore plus d'une compréhension des racines occultes du Bolchevisme, il est nécessaire de remonter au septième siècle ou, pour être plus précis, à l'an 666. Comme il est généralement connu, ce nombre correspond au “ nombre de la Bête ” qui surgit de l'abîme dont parle l'Apocalypse de Jean, le nombre du Démon Solaire qui est le principal adversaire du Christ dans notre Cosmos. La première pénétration de ses forces dans l'histoire de l'humanité — une grande impulsion contre l'évolution terrestre dans son ensemble — remonte à cette date. Comme conséquence de cette influence démoniaque, au Moyen Orient, pour préciser à proximité de là où devait ensuite surgir Bagdad, fut fondée l'Académie de Gondishapur. Après que l'Empereur Justinien avait ordonné la fermeture de toutes les écoles de philosophie grecques sur le territoire de l'Empire Byzantin, au quatrième siècle, une grande partie des philosophes et des élèves grecs avaient été contraints de trouver refuge en Asie; et jusqu'à la moitié du septième siècle, leur sagesse avait été recueillie dans l'Académie susdite par un initié noir qui était l'instrument humain du Démon Solaire (15) .

Avec l'aide de cette sagesse préchrétienne immense, recueillie dans l'Académie de Gondishapur, le Démon Solaire entendait alors tenter l'humanité pour qu'elle entre prématurément dans la phase d'évolution de son âme de conscience, une phase pour laquelle elle était, à l'époque, absolument non préparée. Autrement dit, cette état de la vie de l'âme qui devait graduellement naître sur la Terre, au travers des efforts propres de l'être humain, seulement vers le milieu de l'actuelle Cinquième civilisation culturelle, l'époque de l'âme de conscience (c'est-à-dire d'ici la moitié du troisième millénaire), aurait dû — selon le plan du Démon Solaire — terrasser l'humanité à l'improviste comme une révélation supérieure dès le septième siècle déjà; et dans des âmes non préparées à cela, cette révélation aurait agi comme une impulsion satanique par un terrible pouvoir destructeur. Si cela était pleinement survenu, l'humanité entière serait inévitablement diriger sur un chemin de totale démonialité.

La situation générale dans laquelle l'Europe se trouva alors peut être caractérisée comme suit. La majeure partie de la population européenne se trouvait encore au stade de développement de l'âme de sensibilité. Il s'agissait le plus souvent d'une population paysanne, incapable de lire et d'écrire, mais déjà chrétienne en grande partie. C'étaient essentiellement des gens simples qui, remplies d'une ardente foi dans les vérités fondamentales du Christianisme, étaient guidées par l'Église Chrétienne de façon profondément autoritaire — ce qui était toutefois approprié à cette époque si l'on considère l'état de développement de l'humanité. Seuls de petits groupes de personnes instruites, parmi lesquelles il y avait autant des nobles que des représentants du clergé, en particulier certains ordres monastiques, étaient les porteurs de l'Âme Rationnelle. En règle générale, ces personnes étaient regroupées autour de monastères, qui étaient à cette époque les principaux centres de formation et de culture et qui communiquaient entre eux en latin. Cette impulsion atteignit son apogée avec la floraison de la Scolastique au treizième siècle.

Le Démon Solaire — dont le nom occulte était Sorath — voulait introduire sa révélation de l'Âme Consciente dans cette structure de la conscience européenne du temps et, comme résultat de cette introduction prématurée, tout développement raisonnable, dans l'humanité, de l'impulsion du je individuel se serait arrêté. Toutefois, ce plan de Sorath ne put absolument pas être réalisé. Il fut empêché d'un point de vue intérieur par les forces dérivées du Mystère du Golgotha et d'un point de vue extérieur, par l'apparition de l'Islam sur le théâtre de l'histoire. Celui-ci, tel un ouragan qui balaye tout sur son passage, se répandit rapidement au Moyen Orient. De cette manière, le dard de l'impulsion de Gondishapur fut émoussé (16) .

Cependant, les forces de Gondishapur continuèrent à agir ultérieurement sur le monde chrétien, même une cette forme fortement affaiblie. Ainsi, sous leur influence directe, le principe de l'Esprit fut officiellement aboli en l'être humain lors du huitième Concile “ oecuménique ” de Constantinople, en 869, par toute l'Église occidentale (l'Église orientale orthodoxe ne reconnaît pas l'autorité de ce huitième Concile, et de nos jours encore, elle ne reconnaît que les sept premiers, note de la rédaction italienne): tandis que l'être humain, avant ce Concile, consistait en trois parties, esprit, âme et corps, à partir de ce moment — en accord avec la dichotomie proclamée par le Concile — ne fut plus considérée que la présence d'un corps et d'une âme en l'homme, tout en accordant à celle-ci certaines qualités spirituelles (17) . De cette façon, l'on donna au cours entier de la civilisation occidentale la direction qu'elle suit toujours aujourd'hui [au point que lorsqu'on fait remarquer cela aux théologiens aujourd'hui, ceux-ci préfèrent garder le silence, ndt].

Le sommet de ce processus fut l'émergence de la théorie de l'évolution animale de Darwin, en Europe occidentale au dix-neuvième siècle — selon laquelle l'homme descend du singe [ce qui est pour le moins un “ raccourci interprétatif ”, Darwin n'ayant fait qu'attiré l'attention sur l'origine animale commune de l'homme et du singe, ndt] — et aussi des théories marxistes sur la suprématie de l'existence sociale sur la conscience individuelle, qui n'était, dans sa substance, qu'une simple extension du Darwinisme aux rapports sociaux humains. Ainsi, l'abolition de l'esprit, au neuvième siècle, est devenue en dix siècles le fondement de l'abolition, dans le Marxisme, de l'âme humaine aussi. Dans les esprits de la majorité des êtres humains instruits par la science, l'homme est désormais conçu comme une forme corporelle privée d'esprit et d'âme et considéré simplement comme un mécanisme physique hautement complexe.

Qu'il ne soit pas inéluctable que la science soit matérialiste en soi, peut être déduit de ce qui est né, sur la base de sa méthodologie, dans le Goethéanisme et surtout, dans la science de l'esprit moderne ou Anthroposophie. C'est toutefois la tendance matérialiste dans la science qui a conduit, au dix-neuvième siècle, au Marxisme et au vingtième, dans sa réalisation pratique dans le Bolchevisme. Ainsi, même du point de vue historique, il est possible d'identifier une ligne directe menant de l'Académie de Gondishapur du septième siècle au Bolchevisme du vingtième.

Cela trouve une confirmation extérieure dans la situation historico-spirituelle générale de la Russie en cette fin de dix-neuvième siècle. En effet, à cette époque 80% de la population était constituée de paysans dont 75% étaient complètement analphabètes, à savoir qu'ils n'avaient absolument pas été touchés par les fruits principaux de la civilisation occidentale. L'état de conscience général de cette population rurale était très semblable à celui qui existait en Europe au septième siècle. Comme alors, la majorité des paysans russes conservaient aussi une profonde foi chrétienne et dans leur vie religieuse, ils étaient guidés par l'Église Orthodoxe et par sa hiérarchie. Tout cela correspond exactement au caractère de l'Âme Sensible, dont les forces prédominaient encore dans de larges couches de la population russe au début du vingtième siècle. En outre, il y avait en Russie un nombre réduit de personnes dites cultivées qui étaient dans leur ensemble des porteuses de l'Âme rationnelle et, par conséquent, étaient particulièrement attirées par la France et par Paris — la grande métropole de l'Âme d'Entendement ou Âme Rationnelle. (Et ceci est la raison pour laquelle presque tous les représentants de l' intelligentsia russe se précipitèrent pour se réfugier à Paris après que les Bolcheviks eurent pris le pouvoir.) Enfin, en Russie, il y avait aussi un tout petit groupe porteur de l'Âme Consciente, le plus souvent ceux qui étaient versés dans l'idéalisme allemand du début du vingtième siècle.

Dans cette situation, les Bolcheviks cherchèrent de force à amener les forces de l'Âme Consciente, dans la démonialité de Sorath, à un nombre le plus grand possible de Russes. En conséquence, toutes les mesures législative des Bolcheviks — la collectivisation, l'industrialisation et surtout la soi-disant “ révolution culturelle ” — ne servirent en réalité qu'un seul but: imprégner des énergies de Sorath le plus grand nombre possible d'âmes humaines.

Comme résultat de cela, l'impulsion de démonialité associée au nombre de la Bête — déchaînée pour la première fois de manière significative au sein de l'humanité européenne au septième siècle — se rendit manifeste dans la Russie à partir de 1917 et ensuite avec un succès très supérieur.

La quatrième niveau: la chute des Esprits des ténèbres.

Dans ses livres et nombreuses conférences, Rudolf Steiner a caractérisé — sur la base d'une recherche scientifico-spirituelle — les plus hautes Hiérarchies qui opèrent dans le monde suprasensible, en les nommant selon la terminologie adoptée par la Tradition chrétienne [très exactement celle de Thomas d'Aquin, qui l'avait lui-même reprise de Denys l'Aéropagite, ndt]. C'est seulement si nous prenons en compte le pouvoir et la sublimité de ces êtres de niveau supérieur à l'homme que nous serons en mesure de comprendre combien il est facile pour quelqu'un de considérer un Ange, qui lui apparaît dans son imagination, comme une révélation de Dieu Lui-même. Les Anges ne sont après tout que la Hiérarchie la plus proche de l'homme. Au-dessus d'eux, il y a des êtres supérieurs — les Archanges ou Esprits-guides des peuples individuels sur la Terre; et encore au-dessus, il y a les Archées, à savoir les Esprits-guides d'époques historiques entières qui se succèdent et sont expérimentées par l'humanité dans son ensemble. Ces trois catégories d'Esprits hiérarchiques forment ensemble la Troisième Hiérarchie, au-dessus de laquelle trônent les Esprits de la Seconde Hiérarchie et — encore au-dessus de cette dernière — les Esprits de la Première Hiérarchie qui se situent immédiatement avant la Sainte Trinité divine qui gouverne l'univers.

Dans ses conférences, Rudolf Steiner décrit également l'évolution d'Esprits hiérarchiques particuliers. Il rapporte que l'Esprit qui, dans la Tradition chrétienne porte le nom de Michel Archange s'est élevé au rang d'Archée ou d'Esprit du temps pour pouvoir guider l'humanité dans son ensemble — dans les quatre siècles qui viennent —. Rudolf Steiner signale l'année 1841 comme étant l'année à partir de laquelle Michel Archange a commencé son accession au degré d'Archée (18) . C'est aussi à ce moment que débute sa lutte contre les esprits ahrimaniens, ou esprits des ténèbres, qui sont actifs dans une sphère suprasensible plus proche de la Terre, dans cette sphère où Michel Archange doit assumer précisément sa tâche de nouvel Esprit du temps ou Archée. Cette lutte contre les Esprits des ténèbres se poursuivit jusqu'en 1879, où elle se solda par une victoire totale de Michel sur ces esprits. Après avoir libéré sa propre sphère des démons ahrimaniens, Michel put assumer son rôle de guide de l'humanité. C'est ainsi que débuta l'époque michaëlique actuelle, ou époque de régence de l'Archée Michel.

Toutefois, cette victoire de Michel sur le Dragon eut une conséquence d'importance énorme pour le reste de l'évolution terrestre: le lieu où Michel, en 1879, relégua les esprits ahrimaniens — hors de la sphère suprasensible la plus proche de la Terre — était désormais le règne des êtres humains. Les âmes humaines devinrent donc de plus en plus les demeures des démons qui en prirent possession.

L'Apocalypse parle de ces événements dans les termes suivants:

“3  Alors advint une guerre dans le ciel. Michel et ses Anges combattaient contre le Dragon. Le dragon et ses Anges engagèrent la bataille, mais ne purent prévaloir et dans le ciel, il n'y eut plus de place pour eux. Et le grand Dragon fut précipité, l'antique serpent, qui s'appelait diable ou Satan, le séducteur du monde entier; il fut précipité sur la Terre et ses Anges furent précipités avec lui... Pour cela, réjouissez-vous, oh! Cieux et vous qui y habitez. Mais gare à la Terre et à la mer, parce que le Diable est descendu chez vous avec grande colère, en sachant ne disposer désormais que de bien peu de temps!  ” (19) .

Sur la base de la recherche scientifico-spirituelle de Rudolf Steiner, cette bataille de Michel avec le dragon eut une structure temporelle particulière: elle débuta en 1841 et culmina avec la victoire de Michel en 1879, puis, après avoir franchi le même intervalle de temps (environ 38 ans), dans un certain sens, elle “ revint à son point de départ ” (20) . Ceci arriva en 1917. On a donc la succession des dates suivantes avec le même intervalle de 38 ans: 1841 — 1879 — 1917.

Ceci signifie qu'après que Michel eut précipité les Esprits des ténèbres sur la Terre, ceux-ci atteignirent leur pouvoir maximum en 1917 — et cela se refléta dans la Révolution bolchevique.

Dans la même période — de 1841 à 1917 — surgit d'abord le Marxisme qui se répandit en Europe et ensuite le Bolchevisme, son application pratique. En 1848, Marx publia son programme principal, le Manifeste Communiste, qui débute par ces mots: “  Un spectre erre de par l'Europe  ”. Ce spectre démoniaque prit le pouvoir en Russie en 1917.

Nous avons considéré les quatre niveaux principaux par lesquels s'est reliée historiquement et métahistoriquement la tragédie majeure qu'a vécue la Russie — non seulement au vingtième siècle mais dans tous ses deux mille ans d'histoire —. Ces quatre niveaux, si on les considèrent ensemble, nous révèlent dans sa plénitude la tragédie qui est advenue et nous permettent de nous approcher de la compréhension du terrible phénomène que fut le Bolchevisme.

Lénine et les fondements occultes de l'initiation bolchevique.

Dès le début, la Révolution bolchevique en Russie fut liée au nom de Lénine, son fondateur. Il naquit en 1870 dans la ville de Simbirsk, dans la région de la Basse Volga, à savoir dans cette région que Rudolf Steiner, dans sa conférence L'imagination de l'Europe , caractérise comme abritant sur le plan éthérique les faunes et satyres dégénérés de la Grèce Antique où ils avaient émigrés au commencement de l'ère chrétienne. Dans la région entre la Volga et les monts Oural, ces êtres astraux, au travers d'une sorte d'union suprasensible entre eux, donnèrent vie à de terrifiants hybrides dotés d'un intellectualisme brillant et d'une puissante volonté ahrimanienne. Des individus tels que Lénine et ses compagnons furent possédés par ces êtres démoniaques (21) .

À l'âge de 17 ans, Lénine vécut l'événement décisif de sa vie. Son frère aîné, qui appartenait à une organisation terroriste qui avait projeté et tenté d'assassiner le Tzar Alexandre III, fut arrêté, condamné à mort et exécuté. Cet événement fit une profonde impression sur le cadet. Pendant des semaines, il resta dans une sorte d'état de rêve jusqu'à ce que mûrisse en lui la grande décision de sa vie: à partir de ce moment, il fut certain qu'il serait révolutionnaire.

Il débuta son activité subversive dès qu'il fut étudiant en Droit à l'Université de Kazan. Après les premières réunions d'étudiants, il fut expulsé de l'Université et envoyé en exil pour presque un an. En 1888, il revint de l'exil, désormais révolutionnaire de profession, possédé par une idée unique: renverser le Tzar et venger ainsi la mort de son frère. Ce principe de répondre à chaque goutte de sang par des fleuves de sang ultérieurs fut un leit motiv de sa carrière politique. Il parvint à venger pleinement la mort de son frère en 1918, quand sur son ordre, le Tzar et sa famille furent assassinés sauvagement à Ekaterinenbourg (22) . La pseudo-doctrine à laquelle Lénine donna vie — par la suite appelée Léninisme — avait comme tâche principale la création artificielle dans la personne du Bolchevik d'un “ homme nouveau ”; le fondateur d'une race humaine sans précédent dans l'histoire. Si l'on cherche à se former une image adéquate de ce que devait devenir cet “ homme nouveau ” il est nécessaire de tenir compte de l'affirmation de Rudolf Steiner selon laquelle dans le Bolchevisme nous avons à faire avec une initiation particulière par le puissant pouvoir démoniaque (23) , dont les sources remontent de l'abîme, c'est-à-dire du domaine d'activité de la Bête de l'Apocalypse. Dans le cycle des conférences consacrées à l'Apocalypse, qu'il donna aux prêtres de la Communauté des Chrétiens, Rudolf Steiner dit explicitement que le Démon solaire, Sorath, était en train d'agir au travers des Bolcheviks (24) . Dans cette affirmation nous avons une confirmation ultérieure de la connexion dont nous avons parlé entre les bolcheviks qui prirent le pouvoir en Russie et l'impulsion de l'Académie de Gondishapur.

Mais quelle était la nature de l'initiation bolchevique et en quoi consistait-elle? Les Bolcheviks étaient en effet, sans exception, des athées et matérialistes convaincus, par conséquent leur initiation ne pouvait pas se fonder sur un rapport conscient avec ce monde démoniaque dont elle provenait. Cependant, leur initiation était telle que ceux qui la poursuivaient devenaient progressivement des instruments obéissants, privés du je, de ces êtres démoniaques — “ le dragon et ses Anges ” — qu'ils servaient.

De quelle manière cette initiation fut mise en pratique, et sous quelles formes concrètes elle se manifesta, cela put être observé avec une netteté particulière par ceux qui, comme l'auteur de cet article, passèrent leur enfance et leur jeunesse en Russie sous les Bolcheviks en étant déjà anthroposophes.

Le “ Parti Communiste de l'Union Soviétique ” fut dès l'origine organisé sur la base d'un principe bien défini qui déterminait et régulait de manière rigoureuse toutes les promotions de ces propres membres jusqu'aux postes les plus élevés dans la structure de la hiérarchie de la nomenklatura du Parti. Dans ce principe, on pouvait identifier les signes d'une initiation infernale, absolument ahrimanienne. Le mécanisme de ce processus était le suivant. D'abord, un groupe du Parti de niveau supérieur fixait une tâche déterminée — qui consistait dans la réalisation de tel ou tel programme — à un groupe de niveau inférieur. Dans ce programme, on formulait les objectifs concrets du Parti à un stade donné du “ projet communiste ” qui devait être atteints par le groupe de niveau inférieur ou par un certain nombre de “ groupes ”, dans un “ laps de temps très limit頔. Dans ce programme, on précisait aussi la manière générale dont l'objectif pouvait être atteint, mais pas les voies concrètes et les étapes individuelles pratiques nécessaires pour y parvenir, qui devaient au contraire être définies par les membres du groupe (ou des groupes). Pour les définir, ces gens avaient besoin d'une certaine inspiration. Et à partir du moment où tous les objectifs et toutes les tâches fixées par le Parti étaient toujours de nature ahrimanienne, seule une inspiration purement ahrimanienne pouvait être permise en tant que moyen pour atteindre l'objectif. Ainsi, Quoique les Bolcheviks ne surent rien d'Ahrimane dans leur conscience de veille, sans en avoir le moindre soupçon, ils s'adressaient à lui pour en retirer de l'aide et du conseil, en devenant ainsi ses fidèles et constants serviteurs. Selon Rudolf Steiner, en effet, “  Ces programmes de Parti correspondent, dans le monde spirituel, à des êtres; et par conséquent ceux qui adhèrent à un programme de Parti deviennent les partisans d'un être particulier dans le monde suprasensible  ”. (25) . Dans le cours de leur initiation, les Bolcheviks devinrent les adeptes de ce puissant être démoniaque.

De ce point de vue, toutes les assemblées “ rituelles ” des Bolcheviks et surtout leurs réunions et congrès du Parti à tous les niveaux, prennent un sens particulier. Rudolf Steiner s'exprima une fois de manière très radicale sur ces réunions de matérialistes: “  Pour quelle raison tient-on ces réunions? Elles se tiennent pour invoquer le Diable (Ahrimane)! Et ceci au sens littéral, même si les gens ne le savent pas.  ” Ces paroles furent prononcées quatre ans et demi avant que les Bolcheviks ne prissent le pouvoir en Russie (26) .

Mais revenons-en à la nature de leur initiation. Comme nous l'avons dit, en fois que le groupe local du Parti avait reçu “ d'en haut ” sa charge particulière, il devait trouver le moyen le plus rapide et le plus efficace pour la réaliser pratiquement. Pour y parvenir, il était nécessaire que tous les participants développassent deux qualités intérieures sans lesquelles il était impossible d'obtenir une inspiration ahrimanienne. La première consistait dans le développement d'un intellectualisme luciférien brut et abstrait dépourvu de sentiment et de conscience. Cette qualité était largement cultivée d'une manière cohérente dans toutes les institutions éducatives bolcheviques, dans les écoles du Parti, dans de nombreux cours de marxisme-léninisme et ainsi de suite. La seconde qualité était de cultiver chez les êtres humains une volonté criminelle et absolument animale, qui ne s'arrêtât devant rien quand il s'agissait d'atteindre ses buts. Tels étaient donc les deux principes piliers sur lesquels se fondaient l'initiation bolchevique. Ce que cela voulait dire en pratique, c'est justement ce qu'allait pleinement révéler ensuite la fameuse époque stalinienne. En représentant l'exact contraire et absolu de la vraie initiation, ces deux qualités combinées entre elles étaient en mesure de détruire rapidement et efficacement ce qui dans l'âme était associé à des sentiments d'amour, de compassion, de conscience et d'esprit de sacrifice qui, seuls, font d'une personne un individu humain dans le vrai sens du terme. Dans l'initiation bolchevique, tout ceci était constamment remplacé par une collaboration mécanique entre un intellectualisme froid et abstrait et une volonté bestiale capable de n'importe quelle cruauté et de n'importe quel crime pour atteindre les buts imposés — le plus souvent de manière anonyme — par des degrés supérieurs de la hiérarchie du Parti. Ceci est la nature essentielle de l'initiation moderne de la Bête, dont le résultat est que l'esprit absolu du mal, l'esprit de Sorath, transforme l'homme en un instrument d'obéissance en tuant l'âme humaine et en en prenant la place.

Après que le groupe intéressé avait mené à bien la tâche qu'on lui avait confiée, suivait une inspection immédiate du Parti qui avait pour but d'établir qui parmi tous les participants dans la réalisation du programme avait fait preuve le plus consciemment de valeur et avait par conséquent fourni la plus grande contribution au succès de l'entreprise. Un tel membre du Parti démontrait, par ses actions, que la motivation sous-tendue à ses pensées et à ses actes avait été l'effort de porter en avant l'application du “ décret ” du Parti, avec toute son énergie et avec tous les moyens à sa disposition. D'un point de vue occulte il était en train de démontrer de cette façon une capacité hautement développée à recevoir des inspirations ahrimaniennes et pouvait par conséquent être promu au niveau supérieur par la nomenklatura du Parti. Le même processus était donc répété à un niveau supérieur. Une nouvelle “ charge ” — dont l'accomplissement exigeait de la part de celui qui s'y engageait encore plus d'actions radicales et encore plus d'intelligence rusée, — tombait nouvellement “ d'en haut ”, décidée par un groupe du Parti encore plus influent. En conséquence de quoi ce processus de “ sélection occulte ” était toujours répété tant qu'il n'atteignait pas le “  Politburo  ”. De cette façon, “ l'homme nouveau ”, le représentant du “ radieux ” futur communiste était systématiquement élever dans le ventre du Parti. Le moyen le plus efficace pour s'entraîner sur le cheminement décrit, c'était une peur sans limite, dont étaient constamment saisis tous ceux qui participaient à cette initiation ahrimanienne. Et cette peur n'était pas sans fondement. Quiconque se heurtait, dans ce processus artificiel de sélection basé sur l'identification avec les forces les plus radicales du mal, aux limites de sa propre capacité à recevoir des inspirations ahrimaniennes, devenait immédiatement superflu au Parti et était par conséquent déclaré “ ennemi du peuple ” et privé de toutes ses fonctions, après quoi, en général, il était physiquement éliminé. C'est ceci la raison pour laquelle des vagues périodiques de purges s'abattaient sur tous les niveaux de la hiérarchie du Parti. Et les infinis procès spectacles des “ ennemis du peuple ” servaient à terroriser tous les autres, accélérant ainsi de manière significative le processus d'initiation ahrimanienne.

Cette combinaison d'une intelligence rusée et d'une volonté bestiale mena en un temps bref à une atrophie totale, chez les êtres humains concernés, de la sphère centrale ou du coeur, la source principale de leurs impulsions morales et, en même temps, à l'hyperdéveloppement des instincts inférieurs qui ne pouvaient plus être contenus, aussi bien dans la sphère intellectuelle que dans celle de la volonté. Des forces de l'âmes, telles que la compassion et la conscience — avec lesquelles est reliée chez l'être humain le développement de son sentiment individuel de moralité et de sa responsabilité personnelle à l'égard de ce qui arrive dans le monde — devaient être complètement détruites dans “ l'homme nouveau ”. Cela signifiait l'annulation pure et simple de ce qui lui donnait le droit de s'appeler “ un être humain ” — son je individuel qui, en tant que porteur de l'esprit, avait la tâche de guider toutes les forces de son âme. Rudolf Steiner a appelé ce guide, imprégné d'esprit et autonome, du je individuel sur les forces de l'âme que sont le penser, le sentir et le vouloir, la vie de l'Âme Consciente et a considéré le déploiement de ces forces en l'homme comme étant la tâche principale de la moderne Cinquième Époque Postatlantéenne. Au contraire, l'initiation bolchevique amenait la totale destruction de l'âme consciente avec le résultat que le je humain n'était plus en mesure de mener une existence digne d'un être humain et tombait inévitablement dans un domaine sous-humain démoniaque.

Dans l'Évangile de Matthieu, cette condition est décrite en détail par les paroles du prophète Daniel de “ l' abomination de la désolation ... ” (27) . Ces paroles se rapportent à l'entrée des démons dans le sancta sanctorum de l'être de l'homme, où n'ont le droit d'agir que les seules forces du je. Et si ces dernières en sont chassées, l'être humain ne devient rien d'autre qu'un animal à l'intelligence rusée, à savoir qu'il devient un être qui, dans son subconscient, est en réalité possédé par les démons de Sorath. Ceci est le fruit principal de l'initiation bolchevik.

La métamorphose de conscience et l'apparition du Christ éthérique.

L'académie de Gondishapur chercha prématurément d'imprégner l'humanité par les forces de l'âme consciente, afin de paralyser complètement le développement prévu pour elle à la cinquième époque de civilisation. Dans la Russie du vingtième siècle, l'initiation bolchevique, dans laquelle une âme consciente ayant subi la démonialité devait être mise au service du mal apocalyptique, fut utilisée pour atteindre le même objectif. Le je humain ne pouvait pas vivre et agir en une âme qui était aussi imprégnée des forces du mal. En conséquence, quiconque traversait une initiation bolchevique devait en définitive se voir privé de son je, c'est-à-dire privé de la seule chose qui fasse de lui un homme sur cette Terre. Ce fut cette perte du je, pour ceux qui étaient passés par une initiation bolchevique, qui amena ces énormités inconcevables pour la conscience humaines de ces crimes qui dès le commencement accompagnèrent toute l'histoire du pouvoir bolchevique, soit en Russie, soit par la suite, dans les autres pays qui dépendaient d'elle. L'absence du je en l'être humain, ouvre la porte de son âme aux démons de Sorath.

L'image que nous trouvons dans l'Apocalypse (chapitre IX) des sauterelles aux visages humains et aux dents de lion se réfère à ces êtres humains qui ont été privés de leur je (28) . Et elle ne se rapporte pas seulement aux leaders du Bolchevisme ou du Nazisme, mais aussi à de nombreux événements à venir. Au vingtième siècle, en effet, l'humanité est vraiment entrée dans la période apocalyptique de son histoire.

L'apparition actuelle du Christ sous une forme éthérique sur la Terre a marqué le début de la Petite Apocalypse ou de la séparation radicale des âmes, entre celles qui choisissent consciemment le chemin du bien et celles qui choisissent consciemment le chemin du mal; à savoir entre celles qui entreprennent une initiation chrétienne et celles qui entreprennent une initiation non chrétienne , en bref entre celles qui choisissent ou pas un cheminement qui conduit à une rencontre avec le Christ dans le monde spirituel qui est à proximité de la Terre.

Lors du Concile de Constantinople, les démons de Sorath parvinrent à tellement obscurcir les conscience des chefs de l'Église Chrétienne de l'époque que, sous leur influence, le principe de l'esprit fut exclu de la conception de l'être humain. De cette façon, des conditions hautement favorables se créèrent dans la civilisation occidentale à une influence successive des forces du mal, spécialement de celles qui, aujourd'hui, plus que tout autre chose, entravent le développement d'un compréhension vraie de la nature du je humain et de sa signification centrale dans l'évolution présente et future de l'humanité. On pourrait dire: si au neuvième siècle, les Pères de l'Église n'avaient pas aboli l'esprit, le Bolchevisme aurait été impossible au vingtième siècle. Celui-ci est né en effet de l'abolition de l'âme qui fut consécutive à celle de l'esprit, avec le résultat que l'homme fut abaissé à un niveau d'animal pensant privé de je.

Le je humain a une connexion primordiale avec le monde spirituel. Ainsi, à chaque fois qu'un être humain vainc son égoïsme et agit sur la base de ses intuitions morales, qui ont leur source dans le je, la voix de sa conscience approuve de telles actions; et dans la voix de leur conscience, les êtres humains sont toujours plus en mesure de discerner aujourd'hui le Christ Éthérique qui leur parle. L'expérience du Christ Éthérique qui opère aujourd'hui au travers de la conscience est, dans notre époque, l'unique puissance en mesure de vaincre ces forces du mal dans l'âme qui, dans le vingtième siècle, ont donné vie au phénomène du Bolchevisme et qui, si on ne les combat pas, continueront d'agir dans l'humanité du futur, en mettant même son existence en jeu.

Cependant, cette expérience du Christ n'est rien d'autre que le début de Sa révélation actuelle à l'humanité. Au travers du développement ultérieur de la conscience, en effet, surgira en chacun, grâce au Christ, la faculté d'une compréhension de son propre Karma , c'est-à-dire de ces actes qu'il faudra accomplir à l'avenir pour compenser son propre Karma (29) . Une telle métamorphose radicale des forces de conscience dans l'évolution terrestre sera associée avec le fait que le Christ devient, à partir de maintenant, le Seigneur du Karma de toute l'humanité (30) .

Le peuple russe qui est appelé dès cette époque à devenir la conscience vivante de l'humanité a une mission très importante liée à cette oeuvre de transformation complète des forces de la conscience. Mais cette potentialité du peuple russe ne sera réalisée que lorsque, avec l'aide de la science de l'esprit, les Russes chercheront vraiment à connaître ces êtres spirituels qui, dans l'évolution terrestre, entravent cette tâche et à s'opposer consciemment à eux dans leur âme grâce aux forces du Christ Éthérique qui est aujourd'hui l'auxiliaire principal de l'humanité dans cette bataille contre les puissances du mal de ce début d'époque apocalyptique.

“3  Dans le monde vous êtes affligés; mais prenez courage! Moi, j'ai vaincu le monde  ” (31) .

Notes:

(1) Serge Prokofieff est né à Moscou en 1954. Il a passé les années de son enfance et de son adolescence dans le milieu artistique et culturel très vivant de sa famille (il est le petit-fils du compositeur célèbre). Entre 14 et 19 ans, il a découvert l'Anthroposophie et étudié profondément les oeuvres fondamentales de Rudolf Steiner. Par la suite il a longuement vécu en Allemagne. Après la chute du Mur de Berlin, et la fin de l'Union Soviétique, il a participé à la refondation de la Société Anthroposophique en Russie, dont il a été nommé Secrétaire Général. Succéda une intense activité de conférencier et d'auteur. La plupart de ses ouvrages ont été publiés en français: Le Pardon et sa signification occulte, les douze nuits saintes et les Hiérarchies spirituelles, Rudolf Steiner et la fondation des Nouveaux Mystères, la céleste Sophia et l'Anthroposophie, le cours de l'année comme cheminement initiatique d'une expérience de l'entité du Christ. Cet article, envoyé par l'auteur lui-même a été traduit en anglais publié dans The Golden Blade , puis en italien dans Kairós , d'où nous l'avons traduit en français. La version anglaise était elle-même une traduction d'une conférence tenue en russe par l'auteur en Allemagne le 10 mars 1999 et publiée en allemand, dans Das Gotheanum n°47, le 21 novembre 1999, dans le contexte d'une série d'articles consacrés au “ Mal au vingtième siècle  ”. Des développements ultérieurs des sujets abordés dans cet article ont été publiés dans un livre du même Serge Prokofieff: Les origines de l'Europe orientale et les mystères futurs du SaintGraal (Temple Lodge, Londres 1993) ainsi que dans La rencontre avec le mal et son dépassement au moyen de la Science de l'Esprit , (Temple Lodge, Londres 1999).

[ Remarque du traducteur français : Actuellement, Serge Prokofieff vit à Dornach et occupe un poste important dans le Collège de la Société Anthroposophique Générale. L'oeuvre de Prokofieff a donc été diffusée dans les langues principales d'Europe, c'est dire l'importance qui lui a été accordée, en tant que clef permettant de comprendre les réalités occultes du vingtième siècle. Néanmoins, il faut signaler qu'elle ne fait pas l'unanimité et qu'elle doit faire l'objet au moins d'une attitude critique: voir The Wellspring Bookshop - Sergei Prokofieff: Myth and Reality par Irina Gordienko — http://www3.mistral.co.uk/wellspringbooks/sergeip. htm; voir aussi la traduction français de la recension de ce livre. D.K.)

(2) Voir R. Steiner, GA 173 & 174, “  Considérations sur les événements actuels  ”, vol. I & II, (non traduits en français, excepté peut-être dans certaines publications à diffusion privée, DK), et “  Exigences sociales des temps nouveaux  ”, Editrice Antroposofica, Milan 1994.

(3) Voir: Ludwig Polzer-Hoditz: “  Le Testament de pierre Le Grand et le combat contre l'Esprit  ” Dornach 1989.

(4) Voir: Niall Ferguson: “  La pitié de la guerre  ”, Hardmondsworth, 1998.

(5) Une photographie de ce tableau a été publiée dans Light for the New Millennium , Londres 1997.

(6) Ce mouvement panslave de la fin du dix-neuvième siècle, ne doit pas être confondu avec les combats menés par les Slavophiles à la moitié de ce même siècle. Les Slavophiles n'ont jamais poursuivi d'objectifs politiques.

(7) Raspoutine fut tué dans un attentat perpétré le 30 décembre 1916, après une tentative antérieure qui elle avait échoué.

(8) Des passages de cette lettre ont été publiés dans le livre de V. Fedyushin Rußlands Sehnsucht nach Spiritualität. Theosophie, Anthroposophie und die Russen , Schaffhausen 1988.

(9) Voir la Note 2 .

(10) Voir la note 2 . Cette carte a depuis été publié dans de nombreux ouvrages et articles anthroposophiques, parmi lesquels Terry Boardman, Mapping in the millennium Behind the Plans of the New World Order , Londres 1998.

(11) Voir par exemple: Anthony C. Sutton, Wall Street and the Bolshevik Revolution , Westhern Australia 1981.

(12) Voir la note 2 et Rudolf Steiner: Faits présents et passés dans l'Esprit humain , GA 167 (vraisemblablement non traduit en français, D.K.).

(13) Les enseignements de Alice Bailey représentent un bel exemple de ce matérialisme occulte. Voir Serguëi Prokofieff: The East in the Light of the West. Part II: The Teachings of Alice Bailey in teh Light of Christian Esotericism .

(14) Rudolf Steiner: Considérations sur les événements actuels , Vol.II, conférence du 20 janvier 1917.

(15) Rudolf Steiner: Polarité entre la durée et l'évolution de la vie humaine , GA 184, conférence du 12 octobre 1918.

(16) Ibidem.

(17) Voir ibidem la conférence du 11 octobre 1918. Sur le huitième Concile de Contantinople, voir ce recueil d'articles: Der Kampf um das Menschenbild. Das achte Ökumenische Konzil von 869 und seine Folgen , Editeur H. H. Schoffer, Dornach 1986.

(18) Rudolf Steiner: La chute des Esprits des ténèbres Editrice Antroposofica, Milan 1997, conférence du 14 octobre 1917, et L'Europe centrale entre Orient et Occident GA174a, conférence du 17 février 1918.

(19) Apocalypse , Ch. XII, versets 7-9 et 12. Naturellement aussi bien cette image de l'Apocalypse que d'autres ne se rapportent pas seulement au contexte présent, mais aussi à d'autres événements du passé comme du futur [dans ce sens, on peut donc parler plutôt d'images archétypes, ndt].

(20) Voir la note 2 , conférence du 17 février 1918.

(21) Ibidem .

(22) Cette version, qui est celle officielle, est contestée par des recherches telles que celles des journalistes de la BBC, Anthony Summers et Tom Mangold, rapportée dans leur ouvrage The File on the Tsar ( la fin des Tzars ), Rizzoli Éditeur, ou dans l'ouvrage Anastasia, The Lost Princess de James Blair Lovell, lequel en citant Anna Anderson — la femme qui soutint toute sa vie être Anastasia et qui l'était quasiment certainement —, écrit qu'il n'y eut aucun massacre à Ékaterinenbourg, mais qu'éventuellement seuls le Tzar et le Tzarévitch furent fusillés et que la Tzarine et ses quatre filles Olga, Tatiana, Maria et Anastasia furent transférées à Perm, d'où ensuite on perd leurs traces (excepté pour Olga, dont on dit qu'elle rejoignit l'Italie et qu'elle passa le reste de sa vie, sous un faux nom, dans une localité du Lac de Côme). Voir dans ce même site Le problème Anastasia .

(23) Rudolf Steiner: Contradictions dans l'évolution de l'humanité - Occident et Orient - Matérialisme et mysticisme - Connaissance et foi . GA 197.

(24) Rudolf Steiner: Sur la Révélation de Jean , GA 346.

(25) Rudolf Steiner: La science de l'esprit comme connaissance des impulsions fondamentales pour la structure sociale GA 199, conférence du 7 août 1920.

(26) Rudolf Steiner: Le développement occulte de l'homme dans ses quatre parties constitutives , Editrice Antroposofica, Milan 1986, conférence du 28 mars 1913.

(27) Matthieu, 24 , v.15.

(28) Voir note 8 .

(29) Rudolf Steiner : L'impulsion du Christ et l'évolution de la conscience du je , GA 116, conférence du 8 mai 1910.

(30) Rudolf Steiner: De Jésus au Christ Editrice Antroposofica, Milan 1980, conférence du 14 octobre 1911.

(31) Jean, 16 v.33.


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