Du nouveau au sujet de l’incendie du (premier)
Goetheanum
Dans l’hebdomadaire « Das Goetheanum »
42/2005, Günter Aschoff lançait un appel en vue d’une recherche
dans les archives sur les circonstances et causes de l’incendie du
premier Goetheanum. Ainsi le travail a-t-il été complété
et enrichi par les « archives Rudolf Steiner », les
« archives au Goetheanum », les archives d’Albert
Steffen » et aussi avec le soutien des « archives Ita-Wegam »
et par des profanes.
Selon Günter Aschoff, treize personnes ont répondu à
l’appel à ce jour, pour ce travail mené étroitement
en collaboration avec Hella Wiesberger des « archives Rudolf Steiner »,
et d’autres indications ont été ainsi fournies. La connaissance
centrale de leurs déclarations et à partir de diverses découvertes
faites dans les archives, c’est que Jacob Ott, que l’on
soupçonnait jusqu’à ce jour, ne peut plus être
mis en cause (soulignement du traducteur). Selon Günter Aschoff :
« Ott n’a pas pu être l’incendiaire, puisqu’il
avait passé toute la journée de la Saint Sylvestre chez lui,
avant de ce rendre, dans la soirée, à une répétition
de chorale et d’assister ensuite à un service divin consacré
à la clôture de l’année, dans l’Église
réformée. » Vers 22h 30, Ott serait rentré
chez lui en prenant le tramway. Lorsqu’il vit les nuages de fumée
qui s’élevaient au-dessus du Goetheanum, dans la nuit éclairée
par la Lune, il aurait monté rapidement la colline pour apporter son
aide. Lors de la lutte contre l’incendie, Ott se serait trouvé
en haut dans la petite coupole, mais il a dû perdre connaissance là-haut,
au moment où les autres personnes s’étaient déjà
retirées à cause des fumées devenues trop abondantes.
Lorsque la petite coupole s’effondra dans les flammes, il tomba sur
la scène et on a retrouvé, par la suite, ses restes dans un
couloir qui passait sous la scène.
Lieu et heure du crime
Les autres connaissances définitives de ces dernières années concernent le lieu exact du départ du feu et son heure. À ce sujet Günter Aschoff commente : « L’après-midi du 31 décembre 1922, il y eut à 17h une représentation d’eurythmie. Après une allocution de Rudolf Steiner, commença le prologue orchestral, et la musique se mit à résonner puissamment ; c’est exactement à ce moment-là, vers 17h 20, que quelqu’un perça un trou dans la pièce située à l’angle de l’aile sud et de la paroi extérieure ouest, et glissa du matériel inflammable dans l’espace entre la paroi extérieure et la paroi intérieure. » Cet incendie volontaire a été par la suite reconnu comme un fait par les autorités.
Le travail de recherche continue et l’on est même
sur la trace d’autres informations mais il faut encore du temps.
A.M. Das Goetheanum,
n°1/2 - 2007
Autre détail
Dans la contradiction qui semble se présenter au sujet de souvenirs vécus lors de l’incendie du premier Goetheanum, le 31 décembre 1922, selon Günter Aschoff, il faut prendre en compte un détail qui a encore été découvert dans les archives.
L’horloger Jacob Ott (Das Goetheanum, n°1/2, 2007) portait
toujours un chapeau gris jusqu’à la Noël 22. Le jour de
Noël, il acheta le même modèle mais en noir, et il le
portait également à la Saint Sylvestre. Peu après lui,
un homme acheta à Bâle exactement le même chapeau que
celui que Ott avait porté jusqu’alors. Cet homme ressemblait
à Ott et il fut pris pour lui par plusieurs personnes à Dornach
et ses environs le jour de la Saint Sylvestre et... du Nouvel an, alors que
ce pouvait pas être Ott, pour les raisons exposées précédemment
(il était décédé dans l’incendie de la
nuit de la Saint Sylvestre, ndt). La raison pour laquelle cet homme
déambulait ces jours-là à Dornach, n’est toujours
pas connue jusqu’à présent.
Günter Aschoff
Dans Goetheanum
Réhabilitation
Un courrier de lecteur au sujet de l’article «
Du nouveau dans l’Incendie du premier Goetheanum »
(paru dans Das Goetheanum
n°1/2-2007 )
C’est avec soulagement et en même temps avec
une consternation qui me touche profondément que j’accueille
avec reconnaissance la nouvelle si importante de Günter Aschoff :
à savoir « ... que l’homme qui fut soupçonné
[à tort par nous] jusqu’à présent, Jacob Ott,
ne peut plus être mis en cause ».
Pendant de nombreuses années, j’ai été
moi aussi de ceux qui parlèrent de ce « coupable d’incendie
volontaire » et j’ai cru que l’auteur de l’incendie
avait péri ensuite dans les flammes. Je ne l’ai pas seulement
entendu dire pendant
de nombreuses années à Berlin, mais malheureusement
je dois le reconnaître je l’ai raconté aussi moi-même
à d’autres personnes.
Et voilà qu’à présent, non seulement
cet homme a été accusé à tort d’incendie
volontaire, mais on sait que c’est même exactement le contraire
qui s’est produit : Jacob Ott a laissé sa vie en tentant
d’éteindre l’incendie « en haut de la petite
coupole », le 31 décembre 1922.
Je présente ici mes excuses, après (12 fois
7) 84 ans, à Jacob Ott et à sa famille, peut-être également
au nom de ceux, nombreux, pour le tort qui lui a été fait ainsi
qu’à sa famille, à la suite de mes fausses allégations.
Mon coeur en est profondément peiné. Éventuellement,
ne pourrait-on pas envisager même de poser une plaque commémorative
en un endroit approprié qui rappelle cet acte. Je subviendrai volontiers
aux frais.
Das Goetheanum
n°3-2007
Au sujet des événements de l’incendie
du premier Goetheanum voici 84 ans et en rapport avec la personnalité
de Jakob Ott, au sujet de laquelle ont été apportées
les précisions dans la revue Das Goetheanum
(voir les articles traduits ci-dessus,
ndt ) les faits et détails suivants doivent
être mentionnés: au début de janvier 1923, on entreprit
des investigations dans les décombres du Goetheanum. La presse suisse
rapporte que, le 10 janvier 1923, des restes d’os humains furent découverts
dans les cendres, mais ils semblaient trop peu abondants pour pouvoir procéder
à une identification. Par la suite, en s’appuyant sur l’identification
dentaire, on parvint cependant à établir qu’il s’agissait
du maître horloger Jakob Ott, qui restait introuvable depuis l’incendie.
Ce n’est que le 7 juillet 1923, vers midi, qu’eurent
lieu ses funérailles. Rudolf Steiner, Albert Steffen et Günther
Wachsmuth, participèrent à la cérémonie d’inhumation
de Monsieur Jakob Ott. Qu’est-ce qui les avait motivés à
participer à cette inhumation ? Rudolf Steiner pensait-il que
M. Ott devait avoir mis le feu au Goetheanum, ou bien savait-il que M. Ott
avait contribué à sauver le Goetheanum et qu’il y perdit
la vie ? Par sa présence, voulait-il honorer la mémoire du
défunt ?
Il est vraisemblable qu’il dut s’interdire de savoir si M. Ott
était ou pas l’auteur de l’incendie, puisqu’un initié
aussi élevé que Rudolf Steiner ne doit pas utiliser l’investigation
spirituelle à des intérêts cognitifs personnels.
Au sujet de la lettre de Gerhard Mächtle : après
que l’enquête judiciaire fut terminée, en mai 1923, et
que pour cette raison la somme assurée pour l’incendie du Goetheanum
fut versée en juin, les parents de Jakob Ott firent une requête
en vue de la restitution des restes de leur fils.
Après la déclaration judiciaire de décès officiel, le 3 juillet 1923, par le conseil gouvernemental de Solothurn, qui ne pouvait effectivement que suivre aussi la reconnaissance de l’innocence de Jakob Ott par le tribunal, l’inhumation eut lieu le 7 juillet 1923 à 15h dans l’ancien cimetière de Arlesheim.
Depuis juillet 1922, Jakob Ott était
devenu, en effet, membre de la Société Anthroposophique et
il s’était occupé des annonces pour la revue
Das Goetheanum. C’était déjà
compréhensible, dans cette mesure, que Rudolf Steiner et de nombreux
anthroposophes fussent présents lors de cette inhumation. Mais il
faut cependant prendre en compte ceci : il fallait alors la mobilisation
de toutes les forces pour continuer le travail à tous égards,
et ainsi réduire à néant le dessein véritable
de l’adversaire .
Günter Aschoff, Dornach (CH)
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