Des mensonges flagrants

Steiner et la religion

Encore une fois, les déclarations de Steiner varient en fonction des circonstances et des nécessités du moment. C'est le cas en ce qui concerne ses relations avec la religion. En 1913, dans son esquisse biographique (voir Esprit du Temps 7-8), Steiner affirme de manière précise n'avoir jamais eu de rapport avec l'Église, ses pratiques et le contenu du christianisme. Cependant, en 1924, dans son « Chemin de vie », appelé erronément(1) en français «  Autobiographie », on constate que c'est tout le contraire :
Il est clair qu'il s'agit ici d'un gros mensonge opportuniste. En effet, en 1913, Steiner devait se défendre des attaques des théosophes, et en particulier d'Annie Besant, qui l'accusaient notamment de jésuitisme. Dès lors, il s'est évertué à démontrer qu'il n'avait eu aucun rapport avec la pensée chrétienne avant sa vingtième année. En 1924, la rupture d'avec la Société théosophique était loin derrière, et Steiner qui venait de fonder son mouvement pour le renouveau religieux, la « Communauté des Chrétiens », (1922) n'avait plus intérêt à dissimuler ces faits. On constatera simplement que les déclarations de Steiner varient en fonction des circonstances et des ses objectifs du moment, et que se soucier de la vérité est apparemment pour lui secondaire.

1.- Je précise erronément car ce sont en fait les mémoires d'un homme à la fin de sa vie, mais aussi œuvre de justification.

Steiner et la théosophie

Dès 1884, Steiner a établi des relations avec les théosophes de Vienne, dont le fondateur Franz Hartmann avait connu Blavatsky. Hartmann avait aussi publié des ouvrages d'orientation théosophique. Steiner en parlant de lui-même déclare qu'il fut, « sans doute l'un des premiers acheteurs du “  Bouddhisme ésotérique ” d'Alfred Percy Sinnett, comme aussi du livre de Mabel Collins “ La lumière sur le sentier ” publiés en Allemagne respectivement en 1884 et 1888. (cf. Esprit du Temps 8/33).
Dès l'année 1889, Steiner fréquentait assidûment le salon de Marie Lang (1858-1934) à Vienne, où se réunissaient les théosophes.
Encore une fois à posteriori, Steiner travestit la vérité quand il déclare en 1918 :

... C'est ainsi que j'entrai en relation avec la Société Théosophique. Je soulignerai encore une fois — car la chose est souvent mal connue — que ce n'est pas moi qui ai cherché à me rapprocher de la Société Théosophique — aussi présomptueux que cela puisse paraître ; c'est la Société Théosophique qui a cherché à se lier avec moi. Lorsque parut mon livre [La Philosophie de la Liberté], non seulement de nombreux chapitres en furent traduits pour la « Theosophical Society » anglaise, mais Bertram Keightley et George Mead, qui y occupaient à l'époque une position importante, me dirent : « il y a là-dedans, et sous une forme juste, tout ce que nous avons à élaborer. » À cette époque, je n'avais pas lu un seul livre de la « Theosophical Society »; je ne fis ces lectures, plus ou moins, que pour des raisons « administratives », car elles me rebutaient toujours un peu.
[Symptômes dans l'histoire, GA 185 - 27 octobre 1918, éd. Triades, 1981 - page 116]




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