L'atome selon l'anthroposophie de Rudolf Steiner

« Pour parachever complètement l'évolution dans ce domaine, il faut que toute la forme de pensée qui a maintenant saisi l'humanité (depuis le XVI^e siècle) se propage jusqu'à l'intérieur de l'atome. C'est seulement quand le penser intellectuel aura saisi l'atome que la maçonnerie pourra renaître. Au premier stade est saisie la forme extérieure. Le stade suivant sera que l'homme apprenne à penser jusque dans l'atome minéral, qu'il soit en mesure d'utiliser ce qui vit dans l'atome et de le mettre au service de l'ensemble. Certes, c'est aujourd'hui seulement, et peut-être seulement depuis cinq ans, que le penser humain a pris cette orientation qui suit la force naturelle jusqu'à l'intérieur de l'atome, et à vrai dire celui qui veut comprendre cela de façon très précise doit suivre la dernière phase des différents stades de l'électricité. [...] L'occultiste sait que va venir la chose suivante : à partir de l'atome, un nouveau point de départ d'une action pénétrant dans le monde physique minéral. »
[Rudolf Steiner, La Légende du Temple et l'essence de la Franc-Maçonnerie, GA 93, Berlin, le 9/12/1904]
« L'attention y est déjà attirée sur le fait que certaines choses qui sont d'antiques vérités occultes des origines sont aujourd'hui des vérités physiques. Si vous relisez la Doctrine secrète de Blavatsky, vous y trouverez un passage sur l'électricité qui dit littéralement la même chose que ce à quoi arrivent maintenant peu à peu les physiciens. Mais ce que vous trouvez est seulement un pressentiment de ce dont il s'agit. Il s'agit de l'atome de la physique. Jusqu'il y a quatre, cinq ans, il a été méconnu par toute la science extérieure — pas par la science des occultistes. On l'a pris pour une masse remplissant l'espace. Aujourd’hui, on commence à connaître cet atome de la physique pour ce qu'il est véritablement. On en vient à l'idée que cet atome de la physique a le même rapport à l'électricité qu'un bloc de glace à l'eau dont il est issu sous l'effet du gel. Si vous vous représentez de l'eau qui devient de la glace, la glace est aussi de l'eau. Ainsi l'atome de la physique n'est rien d'autre que de l'électricité gelée. [...] C'est depuis ce court laps de temps que la physique peut se faire une représentation juste de l'atome en physique. Il se comporte en effet comme un bloc de glace par rapport à la masse d'eau dont il provient sous l'effet du gel. L'atome en physique est de l'électricité condensée. [...] ... Essence de l'électricité – si on sait l'observer sur un certain plan – est exactement la même chose que ce qu'est la pensée humaine. La pensée humaine est le même être que l'électricité : une fois vu de l'intérieur, l'autre fois vu de l'extérieur
Or celui qui sait ce qu'est l'électricité sait que vit en la pensée quelque chose qui, à l'état de glace, forme l'atome. Vous avez ici le pont qui va de la pensée humaine à l'atome. On connaîtra les pierres de construction du monde physique, ce sont de petites monades condensées, de l'électricité condensée. »
[Rudolf Steiner, La Légende du Temple et l'essence de la Franc-Maçonnerie, GA 93, Berlin, le 16/12/1904]
« Quand vous construisez une machine, vous avez introduit votre esprit dans la machine. Cette machine particulière va certes se détériorer, elle deviendra poussière, elle sera un jour broyée. Il n'en restera plus la moindre trace. Mais ce qu'elle a fait ne disparaîtra pas sans laisser de trace, au contraire, cela passera jusque dans les atomes. Chaque atome porte une trace de votre esprit et emportera cette trace. Il n'est pas indifférent qu'un atome ait été un jour à l'intérieur d'une machine ou non. Par le fait que l'atome ait été à l'intérieur de la machine, l'atome a été transformé. Et il ne perdra plus jamais cette transformation que vous avez par là fait subir à l'atome. L'autre aspect, c'est que, par le fait que vous avez transformé l'atome, vous avez uni votre esprit au monde minéral, que vous avez de ce fait imprimé à la conscience universelle une marque durable. C'est exactement ce qui est emporté par nous dans l'autre monde. »
[Rudolf Steiner, La Légende du Temple et l'essence de la Franc-Maçonnerie, GA 93, Berlin, le 23/12/1904]

Dans la même conférence :
« L'atome n'est rien d'autre que de l'électricité figée (coagulée). La pensée elle-même est faite de cette substance. La pensée et l'atome sont faites de même substance »

« Et ainsi, l'atome de la physique n'est rien d'autre que de l'électricité gelée. [...] C'est seulement depuis un cours laps de temps que la physique peut se faire une représentation juste de ce qu'est l'atome en physique. L'atome en physique est de l'électricité condensée. [...] Or on commence à savoir que l'atome de la physique est de l'électricité condensée.[...] On connaîtra que les pierres de construction du monde physique, ce sont de petites monades condensées, de l'électricité condensée. A l'instant où les hommes connaîtront cette vérité occulte très élémentaire de la pensée, de l'électricité et de l'atome, ils connaîtront quelque chose qui sera de la plus grande importance pour l'avenir et pour toute la sixième sous-race. Par la force de la pensée, ils pourront construire avec les atomes. »
[Rudolf Steiner, La Légende du Temple et l'essence de la Franc-Maçonnerie, GA 93, Berlin, les 9 et 23/12/1904]

« ...l'éther chimique qui a pour effet que les atomes se mélangent selon certaines lois des nombres – l'affinité élective des atomes. »
[Rudolf Steiner, La Légende du Temple et l'essence de la Franc-Maçonnerie, GA 93, Berlin, le 5/6/1905]
« Lorsqu'on réfléchit sur l'atome, il nous vient à l'idée ce fait que l'atome est une tout petite chose. Il est clair pour tout un chacun que la petite chose qu'on appelle atome n'a jamais été vue par un microscope quelconque, même très perfectionné. Mais les livres occultes donnent des descriptions d'atome, des images d'atomes. Quelle est l'origine de ces images ? Comment peut-on savoir quelque chose des atomes en tant qu'occultiste ? Eh bien, représentez-vous qu'il soit possible d'amener à croître ce qu'est un atome, au point qu'il devienne de plus en plus grand, jusqu'à être aussi grand que la Terre, alors on trouverait un monde très compliqué. À l'intérieur de cette petite chose on trouverait de nombreux mouvements et toutes sortes de phénomènes. Gardons bien cette comparaison que l'atome que l'atome serait agrandi aux dimensions de la Terre. S'il était réellement possible d'amener ainsi l'atome à croître, nous pourrions y observer tous les divers processus. Seul l'occultiste est capable d'amener ainsi l'atome à croître et à l'observer de l'intérieur. [...] Chaque atome de la cinquième ronde contient tout le plan des Maîtres. Aujourd'hui, les maîtres modèlent dans ses grandes lignes l'atome de la cinquième ronde. Tout ce qui se passe dans l'humanité est concentré dans un résultat : c'est l'atome de la cinquième ronde.
C'est pourquoi, lorsque nous dirigeons notre regard sur l'atome dans sa structure actuelle et que nous remontons la chronique de l'Akasha, nous voyons que l'atome d'aujourd'hui passe par un processus de croissance. Il grandit de plus en plus ;il se déploie de plus en plus [lacune dans le texte] et il contient les forces de l'humanité telles qu'elles mêlaient leurs vagues à la troisième ronde. Par là, nous pouvons observer le plan des Maîtres de la troisième ronde de la Terre. Ce qui était d'abord tout à fait à l'extérieur devient tout à fait à l'intérieur et dans le plus petit atome nous voyons une image reflétée du plan des Maîtres. Ces petits plans spécifiques ne sont rien d'autre qu'une partie du plan de l'humanité.Quand on considère que le plan d'une ronde est l'atome de la ronde suivante, on voit la structure du grand plan cosmique.[...] Quand nous considérons ce plan, nous avons le troisième Logos. Ainsi le Logos se glisse constamment dans l'atome. »
[Rudolf Steiner, La Légende du Temple et l'essence de la Franc-Maçonnerie, GA 93, Berlin, le 21/10/1905]

« Le plan de l'évolution terrestre était là, [sur l'ancienne Lune] infiniment multiplié et réduit. Et savez-vous ce que c'est, ce plan en réduction qui a été élaboré dans le spirituel ? Ce sont les atomes réels qui constituent le fondement de la Terre. Et les atomes qui constitueront le fondement de Jupiter seront à leur tour le plan miniaturisé qui est élaboré actuellement dans la grande Loge blanche qui dirige l'évolution. Seul celui qui connaît ce plan peut aussi savoir ce qu'est un atome.[...]
La Terre est d'une certaine façon constituée de ces atomes, qui sont les siens. Tout être, tous les êtres présents ici, sont constitués de ces atomes. [Rudolf Steiner, La Légende du Temple et l'essence de la Franc-Maçonnerie, GA 93, Berlin, le 21/10/1905]

« Nous n'avons vraiment aucune raison de combattre la méthode scientifique moderne. Elle se justifie pleinement à notre époque. Et si vous regardez bien tout ce qui se trouve dans nos livres et nos cycles de conférences, vous verrez qu'en réalité tout ce que les divers calomniateurs affirment ici et là se trouve réfuté, notamment cette idée que nous nous opposerions à la science. Il faut certes parfois s'opposer aux prétentions de certains chercheurs ou savants, mais jamais vous ne trouverez dans nos écrits quoi que ce soit qui contredise les acquisitions de la science. [ ? ! ] Ce serait de la calomnie que prétendre le contraire. Il ne peut pas être question pour nous d'aller à l'encontre de la science d'une quelconque façon. Il faut seulement être au clair sur le fait que nous pouvons être attaqués par les partisans de la science et que nous devons alors contrer ces attaques quand c'est nécessaire. Mais un véritable adepte de la science de l'esprit aura toujours conscience que nous devons comprendre la nécessité de la méthode scientifique et préserver cette méthode de tous les concepts non scientifiques comme ceux de l'atome, de mouvement d'atome, etc. , dont nous avons parlé dernièrement. Car il s'agit là, dans la science, d'idées fantaisistes, et il importe de remarquer la différence.
Il faut s'efforcer de distinguer ce qui est vraiment scientifique et ce qui n'est que fantaisie scientifique. Combien de fois, n'entend-t-on pas dire que ceci ou cela serait établi scientifiquement, alors qu'on a en réalité rien établi du tout et qu'on ne fait que mettre des noms sur des choses. Jamais la foi aveugle en l'autorité n'aura été aussi grande qu'aujourd'hui dans le domaine scientifique, où l'on abandonne à celui en qui l'on croit tout soin de décider des choses. »
[Rudolf Steiner, Les dangers d'un occultisme matérialiste, GA 254, 1^er novembre 1915, p. 246]

« Les sciences de la nature parlent d'un monde composé d'atomes. Ces atomes dont parlent les sciences de la nature n'existent que dans leur imagination. Ils n'existent nulle part dans le monde. …»
[Rudolf Steiner,Êtres universels et essence du moi, GA 169, 13 juin 1916, p. 58
« Gardons bien fermement ce point : Les « substantieux » (les matérialistes) – nous les appelons tout simplement ainsi – se représentent que le monde serait constitués d’atomes. Que nous montre la science de l’esprit ? Certes, les phénomènes naturels nous ramènent à des atomes de ce genre, mais que sont-ils ces atomes ? Dès qu’apparaît le premier degré de la clairvoyance de la connaissance imaginative, les atomes se révèlent pour ce qu’ils sont. […] Selon les « substantieux », l’espace est vide et là-dedans, les atomes oscillent de-ci, de-là. Donc, ils sont de ce qu’il y a de plus solide. Mais il n’en est pas ainsi, tout cela repose sur une illusion. Devant la connaissance imaginative, les atomes sont en effet des bulles, et là où il y a l’espace vide, là, il y a la réalité ; les atomes consistent justement en ce qu’ils sont gonflés en bulles. Ce sont des bulles. Là, il n’y a précisément rien, face à ce qui les entoure. Voyez-vous, c’est comme les bulles dans une bouteille d’eau de Selz : il n’y a rien dans l’eau là où sont le bulles, mais on voit là des bulles. Ainsi, les atomes sont des bulles. Là, l’espace est vide, il n’y a rien dedans. »
[Rudolf Steiner, Le Karma du matérialisme, Berlin 7 août 1917, Novalis p.220 – GA 176]
« Ce qui se manifeste dans les plantes n'est pas liés aux atomes et aux molécules, ce sont des forces de la périphérie agissant dans la substance terrestre. Ainsi, la configuration d'une substance terrestre n'est pas le fait de petits démons, les atomes et les molécules, mais de forces cosmiques agissant d'une manière ou d'une autre. Il peut se produire qu'une constellation favorise plus particulièrement un point donné de la Terre…. Saturne agissant seul et suffisamment longtemps en un point donné du globe, il y aura création de plomb. Car les substances terrestres ne sont en fin de compte que le résultat de l'action combinée des astres. C'est pourquoi certaines substances terrestres et surtout les métaux doivent être rattachés à certaines constellations. »
[Rudolf Steiner, Médecine et science spirituelle — GA 312 – 26 mars 1920 – p. 118, 119]
« Voyez-vous, je dois encore une fois revenir sur ce point : le physicien ou le chimiste d'aujourd'hui dit ceci : il y a des molécules ; les molécules sont composées d'atomes. Les atomes ont des forces par lesquels ils agissent les uns sur les autres. C'est une représentation qui ne correspond en fait absolument pas à la réalité. En vérité, il en est ainsi pour la plus petite molécule que sur cette molécule agit la totalité du ciel étoilé. Supposons, qu'il y ait ici une planète, là une planète, et ainsi de suite, puis des étoiles fixes. Les étoiles fixes envoient des forces à l'intérieur. Ces forces envoyées à l'intérieur s'entrecoupent de manière très diverse, forment des points d'intersection. Les planètes envoient aussi à l'intérieur leurs forces qui s'entrecoupent, si bien qu'il n'y a partout dans cette molécule que les forces du macrocosme. L'aspiration de la science actuelle est de mener enfin l'observation microscopique assez loin pour pouvoir observer les atomes dans une molécule. Il faut que ce mode d'observation cesse. Au lieu de vouloir examiner au microscope la structure de la molécule, qu'on la regarde au-dehors dans le ciel étoilé, dans la constellation du ciel étoilé ; le cuivre dans une constellation, l'étain dans l'autre constellation. Que l'on regarde à l'extérieur dans le macrocosme la structure des molécules qui ne fait que se refléter dans la molécule. Au lieu de s'abîmer en toute chose à l'intérieur du très petit, on devrait tourner son regard à l'extérieur dans le très grand, car c'est là qu'il faut chercher ce qui vit dans le très petit. »
[Rudolf Steiner, Correspondances entre le microcosme et le macrocosme – l'homme hiéroglyphe de l'univers. GA 201, 24 avril 1920, Novalis, p.147]
« Pour celui qui s'élève, par l'imagination et l'inspiration, comme je l'ai évoqué dans les conférences de l'automne passé « Les limites de la connaissance », vers une connaissance suprasensible, la supposition qu'il y aurait des atomes derrière les manifestations sensibles, commence à perdre de sa valeur. Peu importe qu'il s'agisse de la conception révolue d'un atome tantôt élastique tantôt plus rigide ou de la conception actuelle établie sur les ions, les électrons ou de tout autre atomisme, qui veut que la substantialité de la matière en soit constituée, ces suppositions n'ont plus de sens. Elles sont absurdes. »
[Rudolf Steiner, Le quatrième siècle et notre esprit scientifique, GA 325, 23 mai 1921, p. 140]
« Depuis le 15e siècle, l'être humain, vivant avec son entendement inerte (qui n'est plus que l'ombre de l'entendement vivant), ne ressent de même son existence psychique plus que comme une ombre, il en est réduit à se fonder sur le monde extérieur. C'est ainsi qu'il en est venu à examiner la nature, non pas à la façon de Gœthe, qui était encore mû par l'esprit de l'antiquité grecque, mais en cherchant derrière les phénomènes un autre genre de phénomène aussi, mais qui ne devrait cependant pas y entrer. L'homme se tourna vers l'atomisme. L'être humain en vint à considérer l'existence, derrière le monde des sens, d'un autre monde sensoriel mais invisible, celui des êtres minuscules, démoniaques, les atomes. Au lieu de se tourner vers un monde spirituel, il se tourna vers une réplique du monde sensible, sensible également mais fictive. Il s'ensuivit que ses facultés de connaissances se figèrent, à l'usage du monde extérieur sensible seulement. »
[Rudolf Steiner, Le quatrième siècle et notre esprit scientifique, GA 325, Stuttgart, 24 mai 1921]

« Puis est venue l'époque où l'atomisme dans le monde inanimé a été réduit à néant par la découverte du radium etc. Récemment le recteur de l'Université de Berlin (Walther Nernst (1864-1941) semble avoir très bien analysé la chose dans son discours inaugural : on ne peut plus s'en tenir aujourd’hui à la vieille théorie de l'atomisme. Mais les gens ne vont pas reprendre souffle aussi vite. N'ayant plus l'atomisme, ils sont pour ainsi dire en train de perdre leurs moyens. Cela ne va plus dans la physique, cela ne va plus très bien dans la chimie... »
[Rudolf Steiner, Questions humaines, réponses cosmiques, GA 213, Dornach, 22 juillet 1922]

L'atome selon Rudolf Steiner

Quelques citations (par ordre chronologique)

Conclusion